Vers une simplification du DPE dès octobre 2024 ?

Depuis sa réforme du 1er juillet 2021, le diagnostic de performance énergétique (DPE) est devenu un outil incontournable, opposable, et souvent déterminant dans les ventes ou locations. Une bonne note valorise un bien, tandis qu’une mauvaise classification peut fortement pénaliser les propriétaires. Mais depuis octobre 2024, le gouvernement envisage d’atténuer l’impact négatif du DPE en proposant plusieurs ajustements, présentés comme des simplifications. Objectif : permettre à certains logements de sortir de la catégorie des passoires thermiques.

DPE : vers une nouvelle méthode de classement ?

Actuellement, la note finale du DPE correspond à la plus mauvaise des deux notes obtenues : celle liée à la consommation énergétique annuelle et celle liée aux émissions de gaz à effet de serre. Une proposition de modification, portée par Lionel Causse (président du Conseil national de l’habitat), suggère de faire l’inverse : retenir la meilleure des deux notes.

Ce changement, s’il était appliqué, permettrait d’améliorer la classification de nombreux logements, évitant à certains d’être interdits à la location dès le 1er janvier 2025. Une mesure qui pourrait soulager les propriétaires, mais qui soulève des questions pratiques :

  • Les DPE existants seront-ils mis à jour automatiquement ?

  • Faudra-t-il effectuer une demande via l’outil de l’Ademe, comme pour les petites surfaces depuis juillet 2024 ?

  • Un outil de re-calcul sera-t-il mis à disposition ?

Un autre levier : la révision du coefficient de l’électricité

Autre piste à l’étude : réduire le coefficient d’énergie primaire (CEP) de l’électricité utilisé dans le calcul du DPE. Actuellement fixé à 2,3, ce coefficient pénalise les logements chauffés à l’électricité, alors que cette énergie est en grande partie décarbonée. À titre de comparaison, le CEP du gaz et du bois est de 1.

Ramener le CEP de l’électricité à 1 permettrait à de nombreux logements – notamment ceux chauffés électriquement – d’améliorer leur note et de sortir de la catégorie G, évitant ainsi l’interdiction de location prévue début 2025.

Ces deux propositions, en cours d’analyse, témoignent d’une volonté politique de réconcilier les objectifs écologiques avec la réalité du marché immobilier, sans pour autant renoncer aux exigences de la transition énergétique.